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Commune de JEANDELAINCOURT

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SIRET 21540276900016

Code INSEE 54276

Commune de JEANDELAINCOURT
D’où le village tient-il son nom ? Tout d’abord, la terminaison en « court » du nom du village indiquerait une origine gallo-romaine.Toutefois, le village fut cité pour la première fois sous le nom Gendelaincort en 1265. Au fil des siècles, le patronyme subit un grand nombre de modifications:les règles orthographiques n’étant pas figées, les copistes transcrivaient selon leur bon vouloir. Ainsi, se succédèrent des formes aussi diverses que Jandeleincourt (1318), Jandelencort (1370), Jaindelaincort (1403), ou encore Gendelaincourt (1417). L’orthographe du nom commença à se dessiner avec l’avènement de l’appellation Jaindelaincourt (1473) et plus encore avec les formes Jandelaincourt (1473) et Jehandelaincourt (1498).Le toponyme finit par se figer en Jeandelaincourt au XVIIIe siècle. Aujourd’hui deux orthographes sont admises: Jeandelaincourt et Jeandelincourt. L’origine du nom du village reste méconnue jusqu’à maintenant, et il est difficile de l’établir avec certitude: des textes de 1090 parlent de Godelincourt et il se peut qu’il s’agisse de Jeandelaincourt, le nom primitif aurait pu être déformé lorque les Templiers s’installèrent dans la région.
Source: Le Républicain Lorrain (2002)
 
La TUILLERIE :
C’est en 1893 que la famille Adt, industriels lorrains faisant alors fortune dans la confection d’objets en papier mâché et laqué, se lance dans la fabrication de tuiles et de briques. La Société Anonyme des Tuileries de Jeandelaincourt voit alors le jour et s’établit dans le petit village pour la qualité exceptionnelle de son argile. De nombreuses constructions s’ajoutent rapidement à la première usine et la production s’améliore sans cesse. Dès 1931, une ancienne usine de Champigneulles est rachetée et transformée en tuilerie. En 1962, la production atteint 56 000 tonnes et on y fabrique alors quotidiennement 60 000 tuiles. L’activité requiert ainsi la collaboration de 360 employés et la renommée des produits est nationale: de nombreux brevets sont déposés et la Société remporte de nombreux prix. Mais en 1967, à la mort de Louis Adt – Directeur paternaliste et bien-aimé de ses employés pendant plus de 50 ans – Guy Adt, qui lui succède, fait construire une nouvelle usine, ultra-moderne, qui nécessite moins de main-d’œuvre et dont le seul objectif est la rentabilité. Mais la qualité des produits s’en ressent et la Société des Tuileries, qui perd par ailleurs son ancienne usine dans un effroyable incendie au cours de l’année 1969, va péricliter jusqu’à sa fermeture définitive, en 1980…

(Christophe Herbourg)

Dates-clefs:Image (38)

  • 16 sept. 1893 : fondement et dépôt des statuts par Pierre ADT.
  • 1893: premier bâtiment d’usine.
  • 1897, 1902, 1908, 1909, 1912, 1926 : nouveaux bâtiments.
  • 1900 : Décès de Pierre ADT, retrait de Émile ADT.
  • 1906 : Décès de son fils, Émile : la tuilerie devient propriété de Jacob Fridolin, un descendant.
  • 1909 : Décès de Jacob Fridolin, succession par Émile Fridolin secondé par son frère, Louis.
  • 1914 : (Début des hostilités) le plus grand bâtiment est incendié, les autres sont endommagés : usines complètement arrêtées.
  • 1919 : installations remises en état.
  • 1921 : reconstruction de l’usine incendiée
  • 1922 : disparition d’Émile Fridolin Adt ; Louis, son petit frère, lui succède pendant plus de 50 ans : la société s’étendaient sur plus de 100 hectares. Quatre usines (trois tuileries, une briqueterie) couvrent alors plus de 1500 m² . Total des terrains, carrières, usines : 28 hectares.
  • 1931 : la Société Anonyme des Tuileries de Jeandelaincourt rachète une ancienne usine de Champigneulles et la transforme en tuilerie.
  • 1932 : plus de 200 tonnes d’argile sont extraites des carrières. Trois étangs sont creusés pour alimenter les chaudières et arroser la terre : contenance 12000 mètres cubes. 360 employés.
  • 1934 : La tuilerie de Champigneulles emploie 70 personnes. Directeur M. Jean Denisse. Le charbon pour les fours y est amené par péniches de 250 tonnes.
  • 1937: Grève
  • 1944: les Allemands incendient dans la retraite les tuileries qui brûlent totalement. Les 7 cheminées sont rasées       par l’artillerie ou dynamitées par les Alliés (point de repère dangereux). Seule une partie fut reconstruite.
  • 1946 : Reprise des activités
  • 1960 : Guy Adt revient à Jeandelaincourt.
  • 1962 : production de produits cuits de plus de 56 000 tonnes, 60 000 tuiles / jour.
  • 1967 : Décès de Louis ADT à Moivrons, le 30 janvier. Guy veut moderniser l’usine. À cette époque, la carrière de Champigneulles s’épuise, elle est coupée en deux par l’autoroute Nancy-Metz.
  • 1969 : L’usine de Champigneulles est arrêtée (48 ouvriers, 7660 tuiles de 3kg et 2200 briques normales / jour). La fabrication est ramenée à Jeandelaincourt. Une usine ultra-moderne nécessitant moins de main d’œuvre  fonctionne en parallèle avec l’ancienne.
  • 1969 (Nuit du 20-21 juin) : gigantesque incendie inexpliqué qui ravage les anciennes usines. 4 millions de francs de dégâts. 80 ans de vie de Jeandelaincourt partent en fumée. La nouvelle usine fonctionne mal. La fabrication est différente, plus rapide : produits de qualité médiocre. La clientèle abandonne la marque. Elle s’associe avec la tuilerie de Jouy-aux-Arches, en Moselle, dirigée par M. A. Marchand.
  • 1970 : Guy cède l’affaire à la Famille Boulanger, de région Parisienne. M. Boulanger et sa société G.M.E. deviennent propriétaire de tout : les quatre usines de Jeandelaincourt, celle de Champigneulles, celle de Jouy-aux-Arches, toutes les terres agricoles, l’immobilier (maisons et cités ouvrières). Guy se retire à Paris (encore vivant).
  • Début des années 1980 : rumeurs de revente de la tuilerie, de réductions d’horaires. La population s’angoisse. M. Boulanger vend tout. Les cités sont rachetées par leurs occupants, les terres sont revendues aux agriculteurs, les maisons de direction cédées aux plus offrants. Les carrières et les anciennes tuileries sont vendues à la Société France déchets qui les exploite. Les bureaux sont vidés sans préservation. La carrière est rebouchée par des tonnes de déchets industriels. La nouvelle construction est rachetée après liquidation du matériel par M. Pillot-Royer, marchand de grains.
  • 1985 : les cheminées et bâtiments sont détruits. Les commerces ferment et la vie de la commune ralentit.
 Tuillerie mécanique

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